
Né d’aucune femme est un roman de Franck BOUYSSE paru le 10 janvier 2019 aux éditions de La Manufacture de Livre et ayant reçu le Prix des Libraires 2019. Consécration à la fois du public et de la critique. Récompenses avec les prix Babelio de la littérature française 2019, grand prix des lectrices ELLE, et une reconnaissance sur le plateau de la Grande Libraire.
Un mot sur l’auteur

Franck BOUYSSE est né le 05 septembre 1965 à Brive-la-Gaillarde, écrivain français auteur de nombreux romans policiers. Enseignant en biologie, se lance dans l écriture en 2004 avec la publication du roman La paix du désespoir, dans lequel il s’attache déjà à la psychologie des personnages. Il a commencé à publier en 2007 avec son premier roman noir l’Entomologiste. Grossir le ciel en 2014, puis Plateau en 2016 rencontrent un large succès, et remportent de nombreux prix littéraires.
Né d’aucune femme, son treizième roman, un conte cruel dans lequel l’auteur explore le thème du mal et où l’écriture est le seul moyen pour Rose de se sauver.
La couverture de ce livre est magnifique, la photographie couleur sépia a attiré toute mon attention et m’a donné envie de découvrir l’histoire de Rose. Quant au résumé, il ne m’attirait pas plus que ça, mais quelle erreur de ma part d’avoir mis autant de temps pour ouvrir ce livre ! Ce livre est un roman polyphonique. Chaque chapitre est raconté d’un point de vue différent à la première ou à la troisième personne, l’auteur nous narre les émotions des personnages, le style de leurs personnalités… Les protagonistes sont très bien décrits autant émotionnellement que psychologiquement.
Dans une pauvre campagne qui vit encore au rythme des attelages de chevaux, le Père Gabriel reçoit en confession une demande particulière. Le Père Gabriel a promis de récupérer à l’asile voisin, de mystérieux cahiers, sous la jupe d’une femme dont il doit bénir le corps. Franck BOUYSSE nous raconte l’histoire de Rose, une jeune femme de quatorze ans, fille de paysan, qui a été vendue par son père à un riche propriétaire et qui écrit dans ses carnets les épreuves qu’elle a traversées. Rose n’a pas la vie rose, au contraire ! C’est là où son calvaire commence. La violence décrite est atroce, mais paradoxalement, ce conte est magnifiquement bien écrit. L’auteur ne ménage pas ses lecteurs, il évoque avec justesse la cruauté humaine.
Les personnages
- Rose est l’héroïne de ce conte, cette jeune femme est forte et intelligente (même si peu instruite) et va découvrir l’écriture au fil des pages. Les mots sont pour elle un refuge.
- Gabriel, prêtre de la paroisse, il est dépositaire des cahiers de Rose.
- Edmond est un personnage brut et attachant, paralysé par la peur.
- Onésime, le père de Rose, ne parvient pas à vivre avec sa culpabilité.
- Puis, il y a « elle », la mère, qui veut préserver sa famille autant qu’elle peut.
L’auteur ne nous détaille pas le lieu précis, juste que c’est en pleine campagne Landaise. Il ne nous précise pas l’époque, nous supposerons que c’était à la fin du XIX ou début du XXème siècle. Ce conte est intemporel. Malgré la mélancolie et la tristesse de ce conte, j’ai été très touchée par la plume de l’auteur qui est raffinée, poétique, captivante, et obsessionnelle. La trame est parfaitement bien construite. J’ai ressenti une multitude d’émotions que j’ai été prise dans le tourbillon de ce conte. L’intrigue est présente et envoûtante, les rebondissements sont sombres et intenses. Franck BOUYSSE a un incroyable talent de conteur, les mots sont forts et résonnent encore dans ma tête. Né d’aucune femme, est un très grand roman, d’une part par son histoire, et, d’autre part, parce qu’il est magnifiquement bien écrit. Ce conte ne fait pas rêver, il est aussi beau que moche. Ce roman est puissant, authentique, intrigant, mystérieux, poignant et captivant. J’ai savouré les subtilités des mots, je me suis régalée de cette magnifique prose. Franck BOUYSSE a une écriture magistrale, il y a du suspense et les personnages sont marquants.
Malgré la noirceur de ce livre, je ne suis pas prête d’oublier qui est Rose ! C’est un livre qui ne se résume pas, mais qui se lit.
Résumé
« Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
– Et alors, qu’y a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
– Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
– De quoi parlez-vous ?
– Les cahiers… Ceux de Rose. »
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin. »
- Chez le livre de poche
- Pages 336
« La seule chose qui me rattache à la vie, c’est de continuer à écrire, ou plutôt à écrier, même si je crois pas que ce mot existe il me convient. » Rose