Bonjour à tous,
Aujourd’hui, je vous parle Je n’ai plus le temps d’attendre de Jean-Louis Fournier, paru le 28 septembre 2022 chez le Livre de Poche.

Un mot sur l’auteur
Jean-Louis Fournier est un réalisateur et l’auteur d’une série de récits personnels dont la plupart ont connu un grand succès critique et public : Il a jamais tué personne, mon papa, Où on va, papa ? (prix Femina 2008), Poète et paysan, Veuf, La Servante du Seigneur, Ma mère du Nord, Je ne suis pas seul à être seul.
Quatrième de couverture
« Je ne voulais pas attendre plus longtemps pour vous écrire, vous parler de mon impatience, peut-être pour apprendre à attendre et ne plus être l’enfant gâté qui veut tout, tout de suite. En attendant, j’attends le bonheur et mon plombier. »
Avec son ton unique, son humour, son esprit inimitable, Jean-Louis Fournier nous offre un récit plein de tendresse, de mélancolie et de rires sur la patience et son contraire : nos impatiences, nos urgences, notre rapport au temps.
C’est un auteur que j’apprécie énormément de lire, car à travers son humour noir, il fait passer des messages à ses lecteurs avec beaucoup de subtilités.
Jean-Louis Fournier nous offre un très court récit sur le temps qui passe qui se lit d’une traite.
Mon éditrice est pressée. Elle veut mon livre sur l’impatience toute de suite. Elle n’a pas perdu de temps, elle a déjà une maquette et annoncé à la presse le nombre de pages qu’il aura. Me voilà condamné à écrire 210 pages d' »un récit plein de tendresse, d’humour et de mélancolie sur la patience et nos urgences ». Je comprends sa précipitation… Elle n’ose pas me le dire. C’est pour conjurer le sort. Elle a peur que je meure avant de l’avoir terminé. Cela dit, si je disparais, elle pourra éditer à titre posthume les pages déjà écrites. Ce sera bon pour la pub.
Je pense aux ventes de Johnny.
Je pense à Schubert, à ses neuf symphonies. La plus célèbre est celle qu’il n’a pas achevée.
Ce récit est plein de tendresse, de mélancolie, d’humour sur la patience et nos urgences du quotidien.
L’auteur revient sur ses souvenirs d’enfance, ses états d’âmes, son quotidien, sur le temps qui passe avec une plume délicatement fluide et en utilisant un pointe d’ironie et beaucoup d’autodérision pour masquer sa souffrance et il dédramatise certaines situations.
Dans ceux que j’ai reçus cette année, des voeux m’ont particulièrement touché : ceux de la personne qui vient d’acheter ma maison en viager. Il m’a souhaité : bonne santé. Quelle classe. Il doit apprécier le plaisir d’attendre.
Quel immense plaisir de le glisser entre mes mains et de retrouver sa plume dommage que ce court roman soit beaucoup trop court néanmoins, je pense qu’il n’avait plus le temps d’attendre…
Quand j’écris un livre, je regarde très souvent le compteur de l’ordinateur qui m’indique le nombres de pages que j’ai écrites. Je voudrais tellement l’avoir fini, pouvoir le lire. Pour cela, mes livres sont courts, très courts, trop courts ? Certains lecteurs m’en veulent, ils disent qu’ils n’en ont pas pour leur argent.
Mais je préfère faire court. Peut-être que mes idées sont courtes.
- Parution le 28 septembre 2022 chez Le Livre de Poche
- 168 pages
- Ma note 15/20