Laure Manel revient avec Les DOMINOS de la Vie qui parait le 26 avril 2023 aux éditions le Livre de Poche et nous offre un roman lumineux, émouvant néanmoins intense.
Un mot sur l’auteure
Après ses nombreux succès (La Délicatesse du homard, L’Ivresse des libellules, Le Craquant de la nougatine…), Laure Manel nous offre un livre plus personnel autour de thèmes sensibles, qui dénonce et qui interpelle.
Quatrième de couverture
Amélie, architecte d’intérieur mariée à son amour de lycée et maman d’un petit garçon, vient de remporter une épreuve médicale. Elle est guérie.
Passé le soulagement et la joie, vient le temps des questionnements. Animée par un extraordinaire appétit de vivre, Amélie trouve soudain son existence fade. Pourquoi se sent-elle si mal alors que tout devrait aller pour le mieux ?
Décidée à embrasser pleinement cette deuxième vie et à ne plus laisser la peur ou les doutes la gouverner, la jeune femme part en quête d’elle-même….
Mon avis
Intense, fort et lumineux.
Nous rencontrons Amélie, mariée à son amour de jeunesse Sylvain et maman de Victor, elle fait le job de ses rêves et semble avoir une vie épanouie. D’autant plus, qu’elle remporte une victoire sur la maladie mais il y a un bémol. Après cette longue épreuve, elle veut croquer la vie à pleines dents alors, elle va faire des choix et va changer son quotidien avec force, détermination et courage.
Elle voit une famille comme il y en a sans doute beaucoup. Une famille heureuse, au moins en apparence. Une famille où rien ne dépasse, mais où rien ne vibre non plus. Une famille qui brille en surface, mais qui grise en dessous.
Une fois de plus, je me suis laissée captiver par la douce plume addictive et emplie de subtilités de Laure.
Au fond, ils ne comprennent pas vraiment ce qu’elle vit. Cette peur, peut-être insensée, mais qui la dépasse. Ce n’est pas une question de manque de confiance dans le corps médical. C’est une question de méfiance vis-à-vis de son propre corps, de ce qu’il a été capable de produire, de sa capacité ou non à faire front, à gagner. A gagner avec ce qu’il lui reste de traitement, mais sans la chimio. La chimio, le pilier de ses derniers mois, son ancre, sa bouée, ce à quoi elle s’est accrochée. Alors, oui, elle attend son IRM… la septième. Elle attend le verdict. Et plus il approche, plus la peur grandit.
Dans ce récit, l’auteure découpe les chapitres où elle y alterne deux temporalités, le passé où Amélie nous évoque la découverte de sa maladie et le présent où elle nous narre son quotidien et souhaite changer de vie, ce qui est très audacieux de la part de Laure puisque le lecteur suit la reconstruction d’Amélie.
Tu voulais des surprises dans ta vie…Alors voilà. Forcément, il y en a des belles et des moins bonnes. Mais c’est ça, être vivant…Aimer, c’est prendre le risque de souffrir. C’est un package.
L’auteure dénonce des thématiques fortes comme la violence obstétricale et gynécologique. C’est un sujet un peu tabou en littérature néanmoins, Laure sait le maîtriser et avec beaucoup de délicatesse et de subtilités. Elle nous parle également de renouveau, de reconstruction et de vie de couple… Le lecteur s’y retrouve, se questionne et s’identifie.
Quant aux personnages, vous rencontrerez un joli panel. Ils sont tout simplement authentiques et attachants.
Tumeur…Tu meurs. C’est tout de suite beaucoup plus flippant.
Une histoire forte et percutante, emplie d’espoir.
J’ai adoré cette lecture qui m’a profondément touchée et qui ne me laisse pas indifférente.
Merci Laure pour ce joli condensé d’émotions.
C’est avec plaisir que je vous invite à glisser ce roman lumineux entre vos mains.
Il y aura toujours des marques, des cicatrices, des preuves de ce par quoi elle est passée. Il ne s’agit pas d’oublier, mais de vivre avec. Et peut-être, un jour, d’accepter.
- Parution Le Livre de Poche le 26 avril 2023
- 384 pages
- Ma note 16/20