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Vie Rêvée Faut-il vivre sa vie ou la rêver ? De Héla Saïdi

Bonjour à tous,

Aujourd’hui, je vous parle du premier roman de Héla Saïdi. Oui, cette auteure vous parle car je vous en ai parlé en début d’année puisque celle-ci est venue participer à l’un de mes ateliers littéraires.

Je remercie Héla Saïdi pour l’envoi de son roman « Vie rêvée Faut-il vivre sa vie ou la rêver ? » qui est paru le 05 mars 2021 chez Ilion Éditions.

Un mot sur l’auteure

Après une carrière de chercheur, consacrée essentiellement à l’étude du virus du sida, Héla Saïdi exerce maintenant la fonction d’expert scientifique.
La convergence de la biologie vers de nombreuses sciences humaines et sociales a poussé Héla Saïdi à se passionner pour les sciences des religions, la Philosophie et la Psychologie.

Vivre sa vie ou la rêver ? Née dans une famille musulmane pratiquante, l’héroïne se retrouve tiraillée entre son homosexualité, ses désirs profonds, ainsi que le poids de la religion et des traditions. De bonne élève à l’école à scientifique reconnue, cette image parfaite masque une toute autre réalité…Au travers de son enfance et de la vie de Leila, sa mère, le lecteur découvre comment l’éducation réservée aux jeunes filles musulmanes, la place de la femme dans l’islam et le poids des traditions impactent la destinée des jeunes filles musulmanes. Le portrait de Mohamed, son père, révèle un environnement familial violent et ses conséquences sur sa vie adulte. S’extirper d’un environnement social, familial et religieux afin de mener sa propre vie est le souhait profond de l’héroïne. Mais, dans une société occidentale emplie de contradictions, son amour pour une femme pourra-t-il se concrétiser ? Leur désir d’enfant sera-t-il être compris ? L’originalité de ce roman réside dans la richesse des sujets abordés en lien avec notre société d’aujourd’hui, avec une projection sur la société de demain « idéale » : religion, racisme, violence faite aux femmes et aux enfants, patriarcat culturel, émigration et intégration, misogynie, préjugés, homosexualité et coparentalité.

Ce roman est un joli voyage spirituel au cœur de l’actualité.

C’est l’histoire d’une jeune femme, née dans une famille musulmane pratiquante qui vit à Paris. Cette jeune femme tente de vivre en liberté son homosexualité portant le poids de la religion et des traditions familiales. On découvre son environnement, son entourage, comment cette femme souhaite évoluer et construire sa vie avec ses propres valeurs, mais l’image parfaite masque une autre réalité.

Si je devais définir l’éducation d’une jeune fille musulman, et cela n’engage que moi, elle n’est faite que de restrictions, d’interdits et de soumission à l’homme. Les femmes musulmanes sont réduites à l’état de servantes dont la destinée est de répondre aux attentes des hommes.

C’est rédigé comme une histoire autobiographique à la première personne avec de courts chapitres. Peu de dialogues. Beaucoup de personnages. Ce récit est riche en connaissance, il est parfaitement bien documenté et bien détaillé. On se sent les recherches effectuées par l’auteure.

Cette lecture traite des sujets au cœur de l’actualité comme l’islam, l’homosexualité, la violence faite aux femmes et aux enfants, l’intolérance, le racisme, l’intégration…

Dans cette première partie du roman, j’ai trouvé des longueurs concernant la religion et les traditions néanmoins ça permet au lecteur de comprendre, d’apprendre et d’être absorbé dans l’histoire quant à la seconde partie, l’auteure m’a cueillie. Héla Saïdi nous conduit à notre propre réflexion et s’appuie sur des faits sociologiques, psychologiques et historiques. 

L’auteure nous parle de nombreuses thématiques avec une plume fluide, fine et délicate, adoptant un ton léger pour des sujets graves. Le noyau principal de cette histoire est l’acceptation de l’autre dans sa différence. 

La tolérance, l’acceptation de l’autre, implique un effort, celui de pénétrer dans le monde de l’autre avec le risque d’en revenir avec la volonté de modifier un peu, beaucoup ou à la folie son propre monde. J’ai ainsi pu me frotter à différentes cultures qui ont su arrondir chaque croyance stricte et rigide inculquée par mes parents.

Héla Saïdi nous fait passer des messages forts par le combat de son personnage principal.

À ce moment précis, je me trouvais parfaitement dans les paroles de Georges Sand :  » L’esprit cherche et c’est le cœur qui trouve. » Je n’étais plus une chercheuse expérimentant la vie en quête d’amour mais, désormais, une chercheuse tout simplement amoureuse.

Ce livre nous transporte et bouscule les idées reçues. C’est parfaitement bien raconté que cette histoire nous paraît réelle.

Je voyais donc ma mère comme une « Super Woman », mon Héroïne !

Comment aurais-je pu lui révéler mon attirance pour les femmes ? Cette femme qui se sacrifiait pour nous tous, pour moi. La peur de la décevoir. Même de la manière la plus pédagogue, la plus douce, elle l’aurait sûrement perçue comme un coup de poignard en plein cœur, infligé par sa propre fille.

Elle aurait eu la « Houchouma »- la honte, qu’aurait-on dit ?

Ce récit est écrit avec bienveillance. C’est ingénieux, prenant, intelligent et intéressant. 

Comment expliquer à ma famille l’arrivée d’un enfant au sein d’un couple qui n’existait pas à leurs yeux ?

Un roman rempli d’espoir, d’amour et de respect. Une quête à la liberté !

C’était sans doute le prix à payer  pour cette liberté.

Choisir de vivre ma vie telle que je l’entendais, était-ce à ma portée ?

Je vous recommande de glisser ce livre entre vos mains, cette lecture est nécessaire de part par son histoire, par l’originalité de cet ouvrage, par le gros travail de recherches sur différents sujets et tout simplement parce qu’il bouscule nos idées reçues.  Bravo Héla et j’ai hâte de redécouvrir ta plume.

Je remercie Héla Saïdi d’avoir pris le temps d’en parler autour de ma table lors d’un atelier littéraire et bravo à toi pour ce premier roman réussi !

  • Parution le 05 mars 2021 chez Ilions Éditions
  • 278 pages
  • Ma note 18/20

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