Amélie Cordonnier revient avec son nouveau roman En garde, paru le 23 août 2023 aux éditions Flammarion et nous offre un thriller domestique intense, terrifiant, et captivant.
Un mot sur l’auteure
Journaliste de profession, Amélie Cordonnier se lance dans la littérature pour parler de l’intimité familiale et lever le voile sur des sujets dont on ne parle pas. C’est le cas dans Trancher, où nous entrons dans les pensées d’une héroïne, dont on ne connaît pas le nom, qui ne supporte plus les insultes incessantes de son mari. Avec Un Loup quelque part, Amélie Cordonnier s’attaque au désamour d’une mère pour son enfant. L’histoire commence sur la découverte étrange d’une tache de naissance au niveau du cou de l’enfant qui ne cesse de s’agrandir. Inquiète, la mère décide de se rendre chez un pédiatre et le verdict du spécialiste tombe : son bébé ne lui ressemblera pas, car métis.
Après ses deux romans autour des violences conjugales et du rapport entre une mère et son enfant, Amélie Cordonnier poursuit son travail littéraire autour de la famille dans Pas ce soir. Comme l’intitulé du titre le laisse deviner, l’histoire est celle d’un couple où l’un des deux partenaires ne veut plus. Lui l’aime encore, mais Isabelle décide désormais de se distancier en faisant chambre à part.
Quatrième de couverture
La narratrice de ce roman a promis à ses enfants et à son mari de raconter ce qui a déchiré leur vie de longs mois durant. Trois ans après les faits, Amélie Cordonnier tient parole et remonte le temps jusqu’à ce jour où tout a commencé. Il y a d’abord eu un courrier, pris pour une mauvaise plaisanterie. Alertée par un appel pour maltraitance, la protection de l’enfance la convoquait en famille à un rendez-vous visant à s’assurer que son fils et sa fille étaient bien en sécurité dans leur foyer. Un simple coup de fil, de surcroît anonyme, pouvait donc provoquer l’envoi d’une lettre officielle vous mettant en demeure de démontrer que vous êtes de bons parents ? Oui. La machine était lancée, et rien ne semblait devoir l’arrêter. Car comment prouver qu’on aime ses enfants ? Dans En garde, Amélie Cordonnier continue d’explorer ce qui se passe – et se cache – dans l’intimité familiale. Elle met en scène l’étau qui se resserre autour d’une famille sous surveillance, dans une course aussi effrayante qu’haletante.
Mon avis
Percutant, glaçant, terrifiant, intense, frissonnant.
Un couple marié, deux enfants, demeurant sur Paris, ils vivent une vie ordinaire jusqu’à l’arrivée d’une lettre : celle d’une convocation au Centre d’action sociale.
Est-ce une plaisanterie ? Une erreur ?
La lettre paraît on ne peut plus officielle et n’a absolument rien de drôle. Pourtant je ris en la lisant, persuadée d’être menée en bateau. Oui, je vogue sur le voilier qui sert de logo à la Ville de Paris et d’en-tête à la missive. C’est une plaisanterie.
Puis, une seconde lettre arrive. La narratrice comprend très vite qu’il ne s’agit pas d’une blague et que la machine est lancée…
Je remarque qu’elle évite consciencieusement l’adjectif possessif, dit les enfants et non vos enfants, comme s’ils n’étaient déjà plus les miens.
Dénoncée par un appel anonyme et soupçonnée de maltraitance sur ses deux enfants, Amélie prend la plume trois ans après les faits et nous relate le cauchemar qu’ils ont vécu.
Les signalements restent anonymes. Les gens qui appellent le 119 ne sont pas tenus de décliner leur identité, et quand bien même la personne qui vous a signalés l’aurait fait, je ne vous l’aurais pas révélée. Vous voulez dire que n’importe qui peut dénoncer son voisin ? Qu’entendre suffit à faire foi, à faire accuser ?
Entre fiction et réalité, Amélie explore l’intimité d’une famille sous surveillance à travers l’incompréhension, la peur, la colère, la honte et beaucoup d’autres émotions.
En garde est un roman oppressant et addictif qui vous prend aux tripes. Impossible de le lâcher !
Amélie entraîne le lecteur dans une spirale infernale, la tension monte… L’autrice nous tient en haleine jusqu’à la dernière page.
Quant à la plume, elle est tranchante, saisissante et d’une telle fluidité que le lecteur a l’impression de faire partie du décor en s’identifiant beaucoup à cette famille.
Alors je fais comme toutes les mères du monde entier, je serre mon enfant contre moi, encore une fois, et lui dis ces phrases qu’on prononce toutes depuis des millénaires en cas de chagrin, sans avoir besoin de réfléchir ni de se concerter, ces phrases qui se transmettent de génération en génération, flambeaux grâce auxquels nos mères, nos grands-mères, les mères de nos grands-mères et nos arrière-arrière-grands-mères avant elles ont séché des milliers de larmes au point qu’on a fini par les croire magiques, je dis C’est tout, c’est tout, mon chéri, ça va aller, ne t’inquiète pas, ça va s’arranger, ce n’est rien.
Amélie explore avec brio la problématique de la surveillance dans notre société néanmoins l’autrice nous le narre avec beaucoup de justesse, de précision et d’émotions.
J’ai voulu reprendre le cours de ma vie, passer à autre chose, faire table rase, tourner la page, toutes ces expressions faciles qu’on utilise comme si l’on pouvait recommencer de zéro.
Avec ce nouveau roman En garde, elle nous confirme son talent d’écrivain et littéraire. Bravo 
Un gros coup de cœur pour moi !
- Parution le 23 août 2023 aux Éditions Flammarion
- 240 pages
- Ma note 20/20
Retrouvez la minute lecture de Julie : https://juliechronique.fr/2023/10/02/en-garde-damelie-cordonnier-en-video/
Julie chronique 
Bon, après ceci, difficile de ne pas courir s’y glisser 😉
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Oh merci beaucoup ! Je recommande à 100%
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