ÉDITIONS ALBIN MICHEL, CONTEMPORAIN, LITTÉRATURE CONTEMPORAINE, LITTÉRATURE FRANÇAISE

NAISSEUR DE DELPHINE LAURENT

Je découvre pour la première fois la magnifique plume de Delphine Laurent avec Naisseur paru en février 2023.

Un mot sur l’auteure

Delphine Laurent signe son premier roman Naisseur paru le 01 février 2023 aux Éditions Albin Michel.

Quatrième de couverture

À la mort de son père, Marie-Loup, avocate à Paris, revient à la ferme pour en prendre la succession. Entre hostilité et affection pour ce monde familier, la jeune femme redécouvre dans la relation quotidienne avec les bêtes et le travail de la terre la vérité insoupçonnée dont chaque geste est porteur. Jour après jour, ce métier d’hommes, de naisseurs, lui révèle un lien viscéral et la possibilité d’une autre vie.

Peu de romans ont aussi bien parlé de la réalité du monde paysan d’aujourd’hui. Originaire de l’Aveyron, Delphine Laurent, qui s’est nourrie de sa propre expérience, en saisit l’âpreté et la sensualité dans ce récit qui raconte la renaissance d’une femme au contact d’un monde organique, instinctif et animal.

Mon avis

Résilience, force, succession, famille, renaissance.

Ce roman est original, magnifique et captivant. Original, car c’est le premier roman que je découvre sur cette thématique. L’auteure évoque le milieu agricole. 

Au décès de son père, Marie-Loup est avocate et vit à Paris avec Guillaume qui lui est libraire. Suzanne, sa mère, veut laisser l’exploitation à son fils Paul, qui avait promis d’y revenir après avoir fait ses études à l’École des mines. C’est un héritage déposé depuis des générations. Malheureusement, Paul a goûté à la liberté. Il n’a pas l’âme paysanne. Comment pourrait-il revenir ? 

Finalement, tu sais… on n’est pas si mal à faire ce boulot. Mais tu n’as pas l’âme paysanne. Et moi qui croyais que dans cette famille cela s’héritait, que tous les garçons depuis des générations avait ça dans le sang, la terre et les bêtes, que c’était dans les gènes Despeyret.

Là-bas, à Fonsveilles, la maison où a grandi Marie-Loup, ça sent le foin, l’herbe, les animaux et la campagne. Marie-Loup est dans son élément, perdue en pleine nature, mais elle se lève tôt, s’occupe des bêtes avec passion, sa vie est différente là-bas. En revanche une fois de retour à Paris, c’est le genre de femme qui rentre dans les clous, et devient une femme banale. On ne sait ni son origine, ni son milieu. 

Car ici aimer lui paraît raillé, absent, gommé. Ici aimer c’est agir.

Consciente de la difficulté de ce métier car il  faut une force physique, savoir manipuler les bêtes et se servir des tracteurs.

Elle et Guillaume décident quand même de partir pour recommencer, mais vont-ils s’adapter à leur nouvelle vie ? 

L’auteure nous narre un sacré quotidien entre les bêtes et le travail de la terre. Elle nous décrit la réalité du monde paysan avec des mots forts et justes.  Au fil des pages, j’ai appris plein de choses sur le métier de paysan, de naisseur que j’ignorais beaucoup. 

La plume de Delphine est fine, fluide, délicate et captivante. Les descriptions sont parfaitement bien détaillées. 

Le travail était un moment de grâce, elle n’y connaissait pas de lassitude. La ferme était un choix, les animaux une bouffée d’oxygène après une apnée prolongée. Avec eux elle faisait corps. 

Marie-Loup nous emmène dans cette nouvelle vie au milieu d’une ferme, cette renaissance et cette possibilité d’une autre de vie. Parfois, j’avais même l’impression de m’occuper des bêtes et de sentir l’odeur des terres. 

L’auteure a écrit Naisseur avec ses tripes d’agricultrice et le lecteur le ressent beaucoup.

Ce récit est empli de courage, de force, de passion et de détermination.  J’ai passé une agréable lecture. J’ai adoré Marie-Loup. J’ai aimé sa force, sa hargne et sa volonté. 

Quel chouette moment de lecture. 

C’est avec plaisir que je vous recommande d’aller passer quelques jours à Fonsveilles.

  • Parution le 01 février 2023 aux Éditions Albin Michel
  • 320 pages
  • Ma note 16/20

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