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Le malheur du bas d’Inès BAYARD

Je vous présente le premier roman Le malheur du bas d’Inès BAYARD que j’ai lu il y a un bon moment. Cette tragédie m’a happée et aura marqué mon esprit.

LE MALHEUR DU BAS D’INÈS BAYARD PAR JULIE CHRONIQUE

Un mot sur l’auteure

Inès Bayard signe « Le malheur du bas » (Albin Michel), un premier roman aussi efficace que dérangeant sur la vie conjugale et familiale d’une jeune femme violée par son directeur.

Résumé

« Au cœur de la nuit, face au mur qu’elle regardait autrefois, bousculée par le plaisir, le malheur du bas lui apparaît telle la revanche du destin sur les vies jugées trop simples. »

Dans ce premier roman suffocant, Inès Bayard dissèque la vie conjugale d’une jeune femme à travers le prisme du viol et livre un récit remarquablement dérangeant.

Dès les premières pages, j’ai ressenti la noirceur du sujet.

Marie, jeune femme parisienne, mariée, travaille dans une banque et mène une vie banale et une vie heureuse. Son mari, Laurent, est un avocat brillant et sa carrière est entrain de décoller.

Marie va basculer du paradis à l’enfer en une soirée. Sa vie bascule brutalement à la suite d’un viol et la fait doucement glisser aux confins de la folie.

Marie va progressivement s’enterrer dans son silence, un silence dont personne s’aperçoit… Le lecteur descend en enfer avec Marie… On pleure, on souffre pour elle, on voudrait l’aider mais on est impuissant… Marie s’isole de sa famille, de son couple et va commettre l’irréparable.

Ce livre m’a bouleversée du plus profond de mes tripes ! Des pages très brutales et très explicites !

Ce roman est écrit à la troisième personne du singulier, nous sommes clairement spectateurs face à cette scène de viol. L’auteure emploie des mots crus (corps, gestes, odeur…) Rien n’est occulté pour que le lecteur comprenne le ressenti de Marie. C’est percutant, bouleversant et poignant.

J’avais mal pour elle et j’avais envie de vomir… La violence restée coincée à l’intérieur… Marie se transforme en boule de haine. Elle ne supporte plus son propre corps, ni le corps de son mari. La violence jaillit par les mots, qui fusent, s’entrechoquent, se cognent contre le monde extérieur.

Le viol a réduit Marie à un corps, la privant de son humanité, ses proches eux aussi réduits à des corps, qu’il faut éliminer. 

La plume de l’auteure est addictive, ce livre se lit d’une traite. Une fois que vous aurez commencé ce roman il vous sera impossible de le lâcher. Cette auteure a énormément de talent !

Avis aux âmes sensibles veuillez-vous abstenir ! Croyez-moi que je me souviendrai de ce livre !

En parcourant les pages, ce roman m’a rappelée le premier roman de Mathieu Menegaux, « je me suis tue ». Ce roman aussi m’a marquée !

À lire c’est éprouvant mais accrochez-vous ! C’est une grosse claque ! Je vous laisse le soin de le découvrir mais blindez-vous !

  • Paru chez Le Livre de Poche le 26 août 2020
  • 264 pages
  • Ma note 19/20

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