Après le succès de Elle voulait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux, Blandine Bergeret publie son second roman J’aurais aimé te dire paru en mars 2022 aux Éditions de L’ArtBouquine et nous offre un récit profond, bouleversant et empli d’émotions.
Un mot de l’auteure
Formatrice pour de grandes entreprises, Blandine Bergeret consacre maintenant son temps à l’écriture. J’aurais aimé te dire est son second roman après le succès de « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux ».
Quatrième de couverture
Plutôt que d’affronter ma peine, d’accepter ma tristesse, j’ai comblé le trou béant de leur disparition. En buvant. Comme un trou. Uniquement des grands crus. Ceux entreposés à la cave, que j’avais décidé de vider. Peu importait le millésime, mon objectif n’était pas de parfaire ma connaissance des Bourgogne, de les laisser maturer pour les déguster. Je voulais rester ivre. Cesser de gamberger. Ne plus avoir les idées claires. Lorsqu’elles l’étaient, je me noyais. Dijon. Sophie, dix-huit ans, voit sa vie brusquement bouleversée. Vingt ans plus tard, la maladie fait son apparition. L’occasion pour Sophie d’écrire à son fils, Martin, et de lui narrer leur vie. À deux, et à trois avec la voix de Madeleine, leur voisine et grand-mère de substitution, la mémoire des années après-guerre, qui vient s’intercaler dans les lettres de Sophie. Des anecdotes, des questionnements, des joies, des désillusions. Deux femmes, deux générations, deux écoles de vie, Martin au centre et un drame qui s’immisce au présent.
Mon avis
Intense, sensible, bouleversant et empli d’humanité
J’aurais aimé te dire est un roman choral sous forme épistolaire.
2010, Martin va avoir vingt ans.
Trois voix,
Deux femmes.
Deux décennies.
Celle de Sophie (la maman de Martin) qui aime profondément son fils et qui lui écrit vingt années de sa vie. Cette maman cabossée retrace sa vie d’avant, dont l’accident de ses parents, sa grossesse, ses joies, ses peines jusqu’à 2010.
Je suis devenue adulte du jour au lendemain. Ma propre responsable légale. Comme un uppercut reçu de plein fouet. À m’en couper le souffle. En plus du droit de vote et du permis de conduire, je devrais faire face, seule, à tout ce que j’ignorais. Puis avec le temps, j’ai appris. À vivre sans eux. À ne plus les attendre. Ne plus espérer. À l’heure où je t’écris ces mots, je redoute que la fin ne soit proche et avant qu’elle survienne, qu’elle répande son lot de tristesse, j’ai décidé de te narrer mon chemin, mes joies, mes peines. Avant toi. Avec toi. Grâce à toi. Pour que tu saches combien je t’aime, combien je tiens à toi.
Puis, il y a Madeleine, la voisine, qui devient la grand-mère de cœur de Martin et qui décrit sa vie, ses galères, ses déceptions dans un journal. Une génération, des principes néanmoins une femme au grand cœur.
C’est ainsi que j’ai élevé les miens, dans le respect, l’obéissance et le silence. Les adultes pouvaient ainsi échanger calmement et s’entendre converser. J’ai malgré tout fait l’impasse sur les grâces, Louis n’aurait pas supporté. Mais avec nos parents, nous n’avions pas le choix. La prière avant le souper était notre devoir, l’occasion d’implorer la bénédiction du Tout-Puissant pour notre pain quotidien et celui des pauvres.
Ensuite, on y découvre des dates, des symptômes, des rendez-vous, des examens médicaux…
1er janvier 2010
Maux de tête
Migraines
Céphalées
Quel que soit Le terme ,la douleur est là
Omniprésente
Elle frappe tel un tambour
Sur le front
Les tempesLes yeux pétris de douleur ne forment plus qu’un interstice plissé pour empêcher la lumière d’entrer
Un gant de toilette légèrement tiède posé sur la zone en souffrance ne semble pas oeuvrer
La position allongée sur le canapé n’amoindrit en rien les spasmes
Je ferme les volets pour diminuer la luminosité printanière
Aveuglante
Plus un bruit ne règne dans l’appartement pour tenter de soulager le crâne pris en étau
Ce n’est pas la première fois
Un cachet de paracétamol, doublé d’un anti-inflammatoire,devrait calmer le mal.
Un roman très bien construit.
Trois destins qui s’entremêlent. Une jolie alternance des temps.
Des anecdotes et des souvenirs, des joies, des peines et des désillusions.
Quant à la plume, elle est d’une telle fluidité, poétique et délicate qu’il est difficile de le lâcher et se lit d’une traite.
Blandine explore des thématiques profondes et nous livre de jolis messages avec un brin d’humour.
Une histoire bouleversante sans tomber dans le pathos néanmoins empli d’humanité et d’émotions.
Je suis passée du rire aux larmes, la fin est percutante et ce roman ne vous laissera pas indifférent.
Je recommande +++
- Parution en mars 2022 aux Éditions de l’ArtBouquine
- 256 pages
- Ma note 17/20
- ISBN 978-2-491473-21-1
- Prix 16 €
Les chroniques détaillées de la même autrice :
- Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux https://juliechronique.fr/2023/06/19/elle-voudrait-des-etoiles-des-etincelles-et-des-papillons-verts-dans-ses-cheveux-de-blandine-bergeret/
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